Un peu de psychologie différentielle…

Les jours précédant un examen important pour soi mais que l’on n’a pas encore commencé à réviser pour des raisons pouvant être diverses et variées comme l’absence d’anticipation, une motivation relative, la maladie, … peuvent être particulièrement chargés en émotions et notamment en stress et anxiété.

Mais comme nous allons le voir, non seulement les émotions générées ne sont pas forcément les mêmes pour chaque individu mais leur niveau, leur charge, peut également fortement varier selon la personnalité de chacun.

En effet, si l’on considère l’approche par traits de la personnalité la plus usitée et reconnue aujourd’hui qu’est le Big Five, cette situation ne pourrait pas concerner une personnalité à dominante consciencieuse puisque les caractéristiques principales de ce facteur sont notamment l’organisation, la méticulosité, la détermination, la prévoyance… tant de qualités (ou de défauts… !) laissant présager que les révisions seraient bel et bien achevées et parachevées avant la date fatidique.

Mais qu’en est-il des autres types de personnalité ?

Prenons l’exemple d’une personne présentant un haut niveau de névrotisme combiné à un haut niveau d’ouverture. On peut imaginer que le fait de n’avoir pas travaillé suffisamment à l’avance suffise à augmenter le sentiment de culpabilité caractérisant déjà un haut niveau de névrosisme. On peut supposer en parallèle, l’augmentation corrélative de l’anxiété et de la tension avec de fortes probabilités de développer des douleurs psychosomatiques et des insomnies mais aussi des difficultés à gérer les émotions et le stress de façon efficaces, ce qui se traduirait par une accentuation des recours à des stratégies néfastes et de compulsions (prise excessive de tabac ou d’alcool, boulimie ou workaholisme).

Le faible sentiment d’auto-efficacité, déjà présent et aggravé par ce sentiment de culpabilité, va accroître le manque de confiance en soi et créer encore davantage de stress.  Ce stress pourra encore augmenter dans des situations de changement de dernière minute (changement de salle d’examen par exemple) en raison de le faible capacité d’adaptation des personnalités à fort névrosisme. Mais une fois installé et concentré sur sa copie, il y a de fortes probabilités pour que notre sujet apprécie d’effectuer le travail, et ce, d’autant plus que ce travail sollicitera la réflexion et la créativité qu’il doit à son fort degré d’ouverture.

On pourra également constater une hausse de l’anxiété sociale impliquant repli sur soi et des difficultés d’ordre relationnel liées à une humeur plus maussade, irritable voire colérique et à une tendance à provoquer des conflits. Aussi, malgré un haut niveau d’ouverture facilitant les relations sociales, on peut supposer que, particulièrement pendant cette période, la prise de contact et l’opportunité de travail en groupe seraient limitées. Et, à supposer qu’il y ait malgré tout révisions de groupe – peut-être à l’initiative d’une autre personne -, il y a fort à parier que les relations sociales ne se passeraient pas suffisamment bien pour que notre sujet persévère dans ce mode de révision. Ceci est relativement dommage car une influence positive d’autrui pourrait aider à l’adoption de stratégies de régulation émotionnelle plus efficaces.

Par ailleurs, la personne présentant un haut niveau de névrosisme tendra à considérer cet examen comme un risque d’échec et non comme un défi. Cette vision pessimiste contribuera à augmenter le stress malgré un plaisir certain généré par la découverte et l’apprentissage.

Enfin, on peut supposer que ses bonnes aptitudes intellectuelles, notamment l’intelligence cristallisée, sa créativité et ses capacités d’adaptation, ainsi que sa motivation à apprendre, caractéristiques d’un bon degré d’ouverture, le font tendre vers de bons résultats, et ce, d’autant plus que sa créativité et ses capacités d’adaptation, lui permettront peut-être de développer des stratégies de révision rapides et efficaces. Ceci est toutefois à nuancer car haut niveau de névrosisme rime généralement avec ruminations et pensées négatives risquant de saturer les capacités cognitives et ainsi d’altérer les capacités de mémorisation et de concentration.

Et qu’en est-il pour une personne qui présenterait des bas niveaux de névrosisme et d’ouverture ?
Les hypothèses pouvant être dégagées sont-elles à l’exact opposé ?
En réalité, si des différences notoires peuvent être évidemment anticipées, on ne peut pas réellement parler d’opposition mais plutôt d’une alchimie différente.  

Une personne présentant un score d’ouverture faible a, pour commencer, moins de chances de se retrouver en situation de passer un examen de manière volontaire et choisie. En effet, son manque d’intérêt à la découverte et à l’apprentissage de choses nouvelles – préalables indispensables aux situations d’examens – nous impose de partir du postulat qu’il est question d’un examen, certes important, mais obligatoire (baccalauréat par exemple). Plus le score d’ouverture sera bas, moins la préparation sera poussée et investie et plus elle sera vécue dans l’inconfort, de même que le passage de l’examen. Les résultats s’en ressentiront, d’autant qu’en cas de très faible ouverture, on note un risque de difficultés d’adaptation aux situations demandant de la réflexion et de l’inventivité. La réussite dépendra donc du degré d’ouverture ainsi que des autres traits de personnalité qui pourront atténuer ou accentuer ces tendances.

Notamment un bas niveau de névrosisme et donc une bonne stabilité émotionnelle pourrait légèrement atténuer ces traits en raison d’un regard assez positif sur la vie et d’aptitudes intellectuelles générales doublées d’une certaine motivation à apprendre. De même, l’inconfort lié à la préparation et au passage sera adouci par le flegmatisme avec lequel les personnes faisant montre d’une bonne stabilité émotionnelle appréhendent les situations nouvelles.

Chaque personnalité est ainsi unique et est composée de différents traits de personnalité selon des degrés variables.

Et vous ? Comment réagiriez-vous dans cette situation ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *